• Citations ~Un roi sans divertissement

    J'ai apprécié, pour des raisons bien particulières, Un roi sans divertissement. J'ai trouvé incroyable la manière qu'a Giono de créer une atmosphère très étrange et troublante. Il y a plusieurs passages que j'ai apprécié, et j'aimerais vous en présenter deux « particulièrement » comiques, qui témoignent aussi de la maîtrise des mots qu'a cet écrivain. J'adhère et j'envie. Bref. Ces deux passages sont situés autour de l'épisode de la visite chez la brodeuse, lorsque Saucisse est la narratrice. Ils ne sont pas représentatifs du reste du livre, mais j'aimerais les partager avec vous.

     

    Citations    ~Un roi sans divertissement

     

    «  Et, ajouta-t-elle, je ne suis pas sentimentale, pas comme une grisette en tous cas; mes sentiments, s'ils sont impérieux, ont une voix assez sauvage; j'aurais pu voir des doigts usés et des yeux rougis sans cesser d'être parfaitement indifférente. Je sais combien il est facile d'avoir les doigts usés et les yeux rougis et néanmoins ne pas valoir un liard. Et c'est même souvent parce qu'on ne vaut pas un liard qu'on a les doigts usés et les yeux rougis. Mais, ce que je vis, surtout dans cette femme, c'est le halètement de biche poursuivie qui se calmait peu à peu à mesure que je parlais, à mesure que je m'intéressais à son travail, à mesure que j'arrivais peu à peu à la persuader que c'était bien pour lui commander du travail que j'étais entrée chez elle.

    J'avoue que je sacrifierais volontiers ma vie pour rassurer une biche ou pour rassurer un léopard. J'aime rassurer.   »

     

     

    «  C'est à table que, pour la première fois de ma vie, j'ai vu un visage souffreteux à Langlois. Et savez-vous pour quoi faire ? Pour nous dire cette chose idiote :

    —  Est-ce que vous n'auriez pas besoin d'une bonne brodeuse ? (Et il ajouta, mais alors bête comme une oie :) Elle fait de la dentelle aussi. Il y a dans ce village une femme, très forte …

    Pauvre Langlois ! À Mme Tim et à moi ! Qui savions nos leçons sur le bout du doigt ! Nous avons eu aussitôt la même voix étonnée, ravie pour dire :

    —  Mais si ! à croire que, sans brodeuse, notre vie avait été jusqu'ici un phénomène de cirque.

    Et je regardais Mme Tim : candide comme une première communiante. Je devrais être pareille. Peut-être même mieux.   »

     


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